Comment entretenir un cep de vigne ? Les étapes à suivre.
La durée de vie d’un cep de vigne est d’une trentaine d’années. Mais pour que sa longévité soit assurée, un certain nombre d’opérations devront être réalisées tout au long de son exploitation, dans le respect de ses besoins. Chez Actisol, nous proposons des solutions dans la lignée de l’agriculture raisonnée.
Découvrez ci-dessous nos étapes à respecter pour parfaitement entretenir un cep de vigne.
1 – La plantation du cep : le b-a-ba.
Outre la nécessité administrative d’obtenir l’autorisation de planter ses pieds de vigne et le cahier des charges propre à chaque exploitant, plusieurs éléments doivent être observés et appliqués afin d’offrir les meilleures conditions pour une implantation réussie.
Étude et préparation de la parcelle
Chaque parcelle dispose de ses caractéristiques propres. Il est donc indispensable de les étudier afin de choisir les plants qui sauront s’y adapter. Les résultats de ces analyses permettront également d’orienter la préparation de sol et la conduite de culture.
Voici donc les aspects à observer :
- La localisation : l’exposition géographique ainsi que l’emplacement de la parcelle communiquent des informations importantes sur le point suivant.
- Le climat : ensoleillement, pluviométrie et températures conditionnent la croissance de la vigne, la maturation de ses raisins et la qualité de sa production. Le choix de la robustesse du cépage dépendra donc de ces premiers éléments.
- Le type de sol : réaliser un profil de sol et une analyse physico chimique est indispensable afin de déterminer l’état du sol et corriger d’éventuels facteurs qui entraineraient des difficultés pour la culture à venir. (Semelle, compaction, carences…) Cela orientera également le choix de la variété selon le type de sol. (Argileux, calcaire…)
- Les cultures précédentes : si la parcelle choisie était déjà cultivée en vigne ou en verger, il faudra être attentif aux risques de maladies (court-noué et pourridié). Une période de repos 3 à 7 ans devra être observée pour un sol ayant des antécédents de cas. Travailler le sol entre 40 et 60 cm pour extraire les racinaires précédents est fortement recommandé pour éviter toute nouvelle infestation. Un délai de repos de minimum un an est à appliquer dans le cas d’un sol sain. De plus, semer un couvert végétal pendant cette période permettra d’aérer les horizons et de favoriser la macro et la microfaune pour retrouver un sol en pleine santé.
Le travail du sol préalable est capital pour la réussite de la reprise des racines. Un sol meuble, mais portant et ressuyé est donc idéal. Une profondeur de travail de 30 cm est suffisante. Les outils à dents sont à privilégiés afin de ne pas mélanger les horizons et conserver la matière organique et la vie du sol en place sans créer de semelle.
Attention pour les parcelles en pente, le sens du travail est capital. S’il y a un risque d’excès d’eau, il faudra travailler suivant la pente. A contrario, s’il y a des risques d’aridité, mieux vaudra travailler à la perpendiculaire de la pente afin d’équilibrer le ruissellement.
Si besoin, l’occasion sera idéale pour installer le système d’irrigation adéquat. Enfin et si nécessaire, un dernier passage d’outil à disques est possible sur les 15 premiers centimètres.
Plantation
L’implantation des pieds aura lieu de février à juin selon les régions et le climat. La densité à l’hectare, la taille et le palissage sont régies par les objectifs de production de chaque exploitant (coûts, mécanisation…). Il est cependant possible que pour les appellations, un décret soit en vigueur. Généralement, les plants sont espacés de 1 m à 1.20 m.
Avant de commencer à implanter les pieds, il est important pour les parcelles en pente de déterminer quelle orientation des rangs sera la plus adaptée. Selon le degré, on préfèrera implanter dans son sens, en hélice ou en terrasse. L’ensoleillement est également à prendre en compte afin que les futures vignes captent au mieux les rayons du soleil.
La plantation se réalise manuellement ou mécaniquement dans un sol ressuyé. La méthode mécanisée favorise la précision et le gain de temps (GPS, arrosage automatique, plantation des piquets marquants…). Si elles font plus de 5 cm, recouper les racines des plants avant la plantation leur permettra d’être plus facilement positionnés dans le sol.
Le bourrelet de greffe doit se trouver à 3-4 cm au-dessus de la terre. Il est impératif d’assurer le contact racines/terre fine pour éviter toute création de poche d’air. L’arrosage au niveau du racinaire et le tassement du sol vont permettre une bonne reprise des plants. (Sans excès)
Une surveillance régulière de la reprise des plants sera de mises les mois suivants. Les protéger contre les ravageurs et remplacer les manquants aussitôt que possible pour obtenir une vigne homogène est indispensable.
2 – La taille du cep de vigne : l’étape fondamentale
La période de taille des plants de vignes se situe entre novembre et mars selon les régions et le climat. La taille peut commencer lorsque la vigne a perdu ses feuilles et est donc entrée en dormance.
Ceps de 1 à 3 ans
La taille d’un plant de 1ere année est simple. Il faudra choisir sur le pied la pousse la plus forte et saine. Puis, tailler cette dernière à 2 ou 3 yeux de longueur. Ce choix quantitatif relève d’une certaine logique. En effet, laisser plus de bourgeons affaiblirait inutilement le pied. A contrario, en laisser moins peut être dangereux (mortalité, risque ravageurs…). Les autres pousses pourront être supprimées afin de permettre à celle restante de se développer plus rapidement.
Une étape importante à ne pas négliger lors de cette première taille est l’étape dite du « sevrage ». A l’aide d’un outil, il suffira de creuser autour du collet pour le dégager de la terre sur 8 à 10 cm de profondeur. Cette action permet aux jeunes plants de vigne de ne pas développer de radicelles sur le porte-greffe qui pourraient être arrachées lors d’un futur travail du sol (entrainant maladie et affaiblissement du pied), mais également, de permettre au cep de développer des racines plus profondes propices à la captation des éléments nutritifs et de l’eau. Lors de cette étape, si des racines apparaissent, une taille est alors opérée.
La taille des pieds de 2 ans ressemble à la précédente. Le choix du sarment restant sera déterminant car il deviendra le pied définitif du cep de vigne. Une fois choisi, il devra être taillé à environ 60cm de hauteur. La gestion des bourgeons restants est alors primordiale. Chaque œil laissé donnant une nouvelle pousse, il sera important de ne pas tous les conserver (pour ceux situés au plus bas du pied). En effet, ils auront tendance à affaiblir la vigne.
Ces premières années, le ceps devront être débarrassés de leur raisin au stade le plus précoce afin de favoriser le développement racinaire et la croissance des rameaux.
Sur un pied de 3 ans, l’opération du choix du bois appelé alors « baguette », sera renouvelée avec pour objectif une première production de raisins. 7 à 10 yeux seront conservés sur cette baguette. Cependant, un ou deux « coursons » devront être épargnés en plus. Il s’agit de sarments taillés à 2 ou 3 yeux qui donneront de nouveaux rameaux et permettront d’assurer la production de l’année suivante.
Ceps adultes
Il existe un grand nombre de méthodes de taille selon l’emplacement géographique du cépage, le climat, l’âge de la vigne, le rendement attendu… À la base, il existe deux grands types de taille : longue ou courte. Dans chacun de ces types, on retrouve plusieurs méthodes différentes.
- Taille en gobelet : taille courte de régions méditerranéennes qui protège du vent les ceps. 4 à 5 branches sont préservées sur le pied. Un courson sur chacune de 3 à 4 bourgeons. La végétation permettra de protéger le raisin du soleil. Plusieurs types de tailles en gobelet existent selon les régions de production.
- Taille Guyot : une ou deux baguettes de 5 à 12 bourgeons fructifères sont gardés. Cette pratique est surtout présente dans le bassin alsacien, en bourgogne ou dans le bordelais. Elle vise la qualité du raisin plutôt que la quantité.
- Taille en cordon de Royat : taille courte ou longue. 1 à 2 branches sont conservées comportant chacune 3 à 4 coursons munis 2 bourgeons.
D’autres méthodes existent encore. Il conviendra d’étudier chacune d’entre elles pour l’adapter à ses besoins.
Et le palissage ?
Cette étape se fait généralement au printemps lorsque la vigne commence à se réveiller afin de guider ses pousses pour augmenter sa rentabilité et prévenir les maladies en évitant que la végétation ne se superpose. Elle se réalise l’année qui suit la plantation des ceps afin d’obtenir un plan droit et s’assurer que les rameaux se répartissent de façon homogène.
Pour cela, des piquets de tête sont installés en bout de rang et inclinés vers l’extérieur. Ils vont avoir pour but de supporter tout le rang avec l’ajout d’amarres dans le sol. D’autres piquets droits sont plantés tout le long du rang avant de venir y tirer un premier fil de fer bas où les baguettes seront roulées. Deux autres fils releveurs plus hauts de chaque côté des piquets, permettront de maintenir la végétation qui passera entre. Enfin, un dernier fil sera posé encore plus haut pour que la vigne s’y accroche.
La vigne sera guidée sur cette installation tout au long de sa vie par l’exploitant et permettra de travailler mécaniquement sous le cep de manière sécurisée.
3 – Le travail du sol autour du cep : la patte Actisol
La limitation de l’utilisation de produits chimiques en production viticole, a permis de développer des démarches plus vertueuses pour l’environnement et notamment le travail du sol mécanique. La terre est un milieu vivant et non un simple support. À condition de bien l’entretenir, de comprendre son fonctionnement et ses besoins, elle sera un des composants directs de la qualité d’une production agricole.
Le travail du sol en viticulture concerne de nombreux axes d’applications : désherbage, aération, décompaction ou encore enfouissement d’engrais verts. Il permet d’éviter la concurrence des adventices ou des couverts avec la vigne tout en favorisant la vie du sol.
Actisol dispose d’une gamme complète d’accessoires et de matériels. Du fissurateur type Vitéa à l’intercep mécanique, chaque chantier possède sa solution grâce à la gamme Actisol.
4 – Protection du cep contre les maladies : prendre soin de son cep
Malheureusement, de nombreuses maladies peuvent amener des pertes conséquentes à l’implantation, mais également tout au long de la vie du cep.
La pression des maladies cryptogamiques peut être contrôlé en amont par un environnement sain. En effet, les champignons se développent par temps chaud et humide. La gestion d’un couvert dans le rang peut permettre de faire diminuer les risques de maladies en abaissant le taux d’humidité.
Tailler la vigne par temps sec également. Une vigne blessée est plus fragile face aux maladies. Effeuiller précocement afin d’aérer les grappes de raisins est également une autre solution préventive. Contrôler régulièrement les ceps permet de retirer toute partie infectée dès son plus jeune stade et éviter ainsi sa propagation.
Les maladies virales sont également nombreuses. Transmises par les insectes environnants, il est parfois difficile d’en venir à bout. Court noué, flavescence dorée … Là encore, des traitements « préventifs » existent.
Surveiller la propreté de ses parcelles, supprimer toute repousse sur des terres en repos, débarrasser les restes de taille et utiliser des ceps certifiés sont les bases.
Si malgré cela des cas sont recensés, dévitaliser et supprimer les ceps infectés au plus tôt ainsi que leur système racinaire profond est préconisé. Il est important après arrachage de ne pas replanter avant plusieurs années (voir paragraphe 1 – La plantation du cep : le b-a-ba).
5 – Bien arroser le cep de vigne : l’irrigation, une étape clé
Pour un bon rendement, irriguer ses vignes est un point crucial. En effet, le contrôle de l’apport en eau va permettre de produire un vin de qualité. Dans un même temps, la vigne n’étant pas gourmande, il faut trouver un juste équilibre.
Plusieurs systèmes existent. Une étude préalable est à mener afin d’installer celui qui sera le plus adapté à ses parcelles.
En voici 2 exemples :
- Le goutte à goutte : il s’agit d’un système proche du sol qui distribue l’eau en petite quantité. Les avantages sont multiples : pas de perte d’eau par ruissellement, peu d’évaporation, risques de maladies réduits, érosion très limitée, bonne répartition de l’arrosage… Ce système, est idéal pour contrôler les apports en eau. Quelques inconvénients subsistent tels que le temps d’installation, les risques d’obturation des gouttes à gouttes si l’eau n’est pas assez « propre », les risques d’arrachage lors du travail mécanique et la maintenance qui peut prendre plus de temps. Il reste cependant, le système d’arrosage le plus efficace.
- L’irrigation à la raie : cette méthode consiste à apporter l’eau par des sillons tracés dans les rangs. De faible coût et n’entrainant pas d’humidification du feuillage, cette méthode comporte cependant de nombreux inconvénients : évaporation, répartition non uniforme, déstructuration du premier horizon du sol pour installation du système.
L’entretien de vos ceps de vigne grâce au savoir-faire Actisol
L’entretien du cep comprend de nombreuses opérations techniques et demande une attention constante. Actisol met un point d’honneur à accompagner les viticulteurs dans leurs problématiques afin d’être le partenaire de leur capital sol.
Proposer du matériel fiable, polyvalent et adapté a toujours été un objectif premier. À l’écoute de ses clients, Actisol propose des solutions standards ou spécifiques depuis plus de 50ans.
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