Les techniques culturales simplifiées
Les TCS, font de plus en plus parler d’elles dans le monde agricole. Mais que se cache derrière cette abréviation ? Qu’est ce que cela implique et quels impacts ont elles pour l’agriculture ?
Définition et origines
Les Techniques Culturales Simplifiées, réunissent l’ensemble des itinéraires impliquant un travail du sol raisonné sans retournement des horizons sur les 40 premiers centimètres. Elles valorisent le maintient de la vie du sol et le travail en harmonie avec son fonctionnement naturel.
Venues d’Amérique du Sud, elles ont été développées en réponse aux problèmes des pratiques importées par les colons européens qui ne portaient pas leurs fruits sous les conditions climatiques du continent. Le travail du sol mécanique provoquant une érosion importante des sols, les agriculteurs locaux ont dû s’adapter et développer de nouvelles techniques culturales plus adaptées.
Les TCS ont commencé à rejoindre le continent Européen pour répondre à d’autres problématiques telles que le coûts de production. Les agriculteurs ont alors commencé à repenser leur méthodes de travail par le labour qui était un poste important de dépenses en combustible.
Quelles techniques de travail entrent dans le cadre des TCS ?
Le pseudo labour :
Cette technique de travail du sol sans retournement permet de mélanger les débris végétaux et d’ameublir le sol sur une profondeur de 15 à 25 cm.
Elle se réalise avec une un outil à dents équipé de socs spécifiques à ailettes. Elle est principalement utilisée sur des sols argileux.
La fissuration :
Réalisée à l’aide d‘outils à dents droites, elle permet de casser une semelle de labour, réduire les zones de compactions et / ou fissurer le sol pour intégrer une future culture sans retournement de terre.
Cette technique se rapproche du pseudo labour mais est un travail plus profond. Pratiquée sur sol ressuyé, cette action découle d’une réflexion et d’une observation de son sol au préalable.
La fissuration est le cœur de métier d’Actisol depuis plus de 50 ans avec des matériels toujours plus polyvalents pour proposer les meilleures solutions agronomiques.
Le déchaumage :
Pour maintenir sa fertilité sans déstructurer son sol, le déchaumage est un travail superficiel qui ne bouleverse pas les horizons. Il consiste à passer un outil à dents (équipées d’ailettes) ou à disques afin de nettoyer sa parcelle des chaumes ou des pailles restantes après moisson. Ce travail est effectué à une profondeur de 5 à 8 cm.
Le déchaumage répond à de nombreux objectifs tels que l’aération du sol, la gestion des adventices, la décomposition des résidus de récolte et la préparation du lit de semence pour la culture suivante.
Actisol a développé une gamme de matériels de déchaumage à dents et à disques étoilés dans le respect des principes des TCS.
Le strip till :
Le principe du strip till réside dans le fait de travailler uniquement la ligne de semis, en implantant les graines dans les résidus de la culture précédente (ou du couvert). Ce travail s’effectue à une profondeur de 5 à 25 cm selon les graines semées.
Placer les graines dans de bonnes conditions de germination tout en préservant son sol d’un travail mécanique hors ligne de semis sont les fondements de cette méthode. Cette dernière permet également de protéger la culture implantée des aléas climatiques tels que le lessivage ou la sècheresse.
Le Strip Sol Actisol est spécifiquement adapté pour cette conduite de semis.
Le semis direct :
Cette technique culturale est un des 3 piliers* de l’Agriculture de Conservation (ACS) qui se base sur le non travail total du sol.
Contrairement à la méthode strip till, la ligne de semis n’est pas travaillée et les graines sont semées directement en un seul passage de semoir. Ce dernier sera équipé de disques ouvreurs superficiels pour permettre aux graines d’être disposées avec une dose d’engrais. Puis la ligne de semis sera refermée. Cette méthode de semis demande une connaissance parfaite de son sol et de son fonctionnement avant que celui-ci ne soit doté d’un écosystème efficace pour un bon rendement de levée.
*les deux autres étant la couverture permanente du sol et la diversification des espèces cultivées.
Bienfaits et limites
Les TCS regroupent plusieurs opérations pouvant être combinables en différents itinéraires selon les besoins de chaque exploitation. L’absence de retournement d’horizons étant la valeur commune, elles comportent de nombreux avantages économiques et agronomiques. Mais elles possèdent également leurs limites. Cependant, la plupart ne sont ni paralysantes, ni irrémédiables.
Bienfaits des TCS | Limites des TCS |
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Consommation de carburant amoindrie par un travail du sol superficiel et par un minimum de passages | Minéralisation de la matière organique atténuée par la diminution du travail du sol |
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Usure des pièces travaillantes moins importante de par la réduction du volume de terre travaillé | Fenêtres de travail différentes du conventionnel |
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Débit de chantier accru et réduction du temps de travail grâce aux vitesses plus élevées | Cultures de printemps moins adaptées aux TCS notamment pommes de terre, betteraves ou lin qui demandent un travail plus intensif du sol* |
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Meilleure structure du sol qui reste plus stable et portant même après fissuration | Gestion des résidus demandant plus d’attention pour être bien restitués |
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Préservation de la macro et de la micro faune | Retour potentiel des nuisibles tels que les campagnols |
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Maintient de la matière organique en surface par le travail superficiel | Compaction superficelle possible |
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Réduction de l’érosion et maintient de l’eau dans le sol | Désherbage chimique un peu plus difficile du fait de la présence de résidus plus importante |
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Des barrières franchissables :
La plupart des limites énumérées peuvent être solutionnées en adaptant son travail.
- Afin de palier à la baisse de minéralisation de la matière organique, il suffira d’incorporer de l’engrais lors du semis.
- La fissuration luttera contre les nuisibles type campagnols en cassant les galeries. La même opération sera idéale pour solutionner une compaction superficielle tout en respectant les horizons en place.
- Un scalpage à l’aide d’un outil à dents équipé d’ailettes, permettra de désherber mécaniquement une parcelle et la gestion des résidus peut être améliorée par l’utilisation d’une herse à paille afin de répartir la matière uniformément et ainsi faciliter sa décomposition. Tout ceci en un seul passage.
Pour conclure
Les Techniques Culturales Simplifiées n’ont de simplifiées que leurs opérations. En effet, l’arrêt du labour demande une observation accrue de son sol avec une étude préalable et un changement profond d’organisation. Pour se faire, se tourner vers des organismes de conseil est un premier pas vers la mise en place des TCS. Un profil de sol servira de base afin de constater l’état structurel et adapter les premières opérations.
Passer aux TCS se fait par étapes et observation des résultats avant d’avancer plus loin. L’engagement dans cette voie a fait ses preuves sous différents climats et sur différentes cultures (excepté celles qui demandent un travail intensif du sol*). Ce qui fonctionnera sur une parcelle ne sera pas la norme pour une autre. De même que les années se suivrons mais ne se ressembleront pas. L’adaptation est donc le mot clé pour la réussite de votre passage en TCS.
Il faut compter en moyenne 3 années pour que la micro et la macro faune soient bien implantées et deviennent des alliées de poids. Les bénéfices agronomiques et économiques sont cependant bien réels. Faire le choix des TCS par conviction ou par obligation agronomique ou économique est une longue mais belle route.