Décompacteur de sols ou fissurateur ?
Parmi les machines dédiées à l’agriculture de conservation des sols, vous avez certainement déjà entendu parler de décompacteur et de fissurateur. Découvrez le détail de ces matériels ci-dessous.
Un décompacteur, qu'est-ce que c'est ?
Un décompacteur correspond à un matériel de travail du sol profond qui permet de casser les semelles de labour. Ses dents droites et rigides équipées de pointes ou de lames, agissent le plus souvent entre 20 et 30cm de profondeur en se plaçant le plus souvent sous la semelle.
Le décompacteur est régulièrement associé au nom « ameublisseur » car il travaille le sol par soulèvement voir même par arrachement. A son passage, les horizons du sol vont se craqueler en plusieurs morceaux pouvant générer des zones creuses et une déstructuration. Cette action peut également entraîner des lissages importants si la dent est équipée d’une lame trop large ou si les conditions sont mauvaises. Il est donc important de bien identifier ses problèmes de sol avant de travailler avec ce type de matériel.
Enfin, le décompacteur est régulièrement utilisé en combinaison avec des outils de semis car il est idéal pour « relever » les traces de roues de tracteurs. En effet, à une profondeur modérée, les dommages causés au sol sont réduits.
Les différences entre décompacteur et fissurateur
Décompacteur ou fissurateur ? Il est parfois difficile de faire la différence entre ces deux matériels pourtant opposés en termes d’agronomie. Souvent un décompacteur est présenté comme un équivalent du fissurateur.
Le décompacteur
Le décompacteur, comme évoqué précédemment, requiert une puissance de traction importante du fait de son travail plus profond et du poids de certains matériels. La consommation en énergie fossile s’en voit donc augmentée et les rejets de gaz à effet de serre proportionnellement équivalents. Ce matériel aère le sol, améliore le drainage et casse les semelles de labour.
Mais décompacter son sol demande une vigilance accrue. Il est fortement déconseillé de décompacter avec un matériel lourd en milieu humide sous peine de créer un lissage et de provoquer des tassements. L’éclatement du sol au passage d’un décompacteur mélange les horizons et bouleverse la vie des organismes qui s’y trouvent.
Le fissurateur
Le fissurateur travaille verticalement avec la dent droite Actisol (de 20 à 30cm), en créant une onde de fissuration sans retournement de terre, donc sans bouleversement des horizons. Elle va générer un léger foisonnement de surface propice aux échanges avec l’atmosphère. Un décompacteur quant à lui, peut laisser des blocs difficiles à reprendre en conditions séchantes.
Cette action oxygène le sol et favorise la minéralisation en conservant les organismes vivants en place. Il restructure donc le sol en douceur. Ses besoins en traction moins importants, favorisent l’économie de consommation d’énergie fossile et par extension d’émission de gaz à effet de serre.
Pourquoi préférer un fissurateur à un décompacteur ?
Décompacter son sol avec un fissurateur s’inscrit dans une logique d’agriculture de conservation des sols. Le principal objectif est de respecter l’organisation naturelle. Il s’agit de décolmater tout en conservant ses horizons.
Cette technique est appréciée des agrobiologistes car elle :
- Conserve la couche arable fertile du sol sur l’horizon supérieur. Celle-ci, mieux pourvue en humus, reste à la disposition des cultures. Cet horizon humique riche en matières végétales doit rester au contact de l’atmosphère pour isoler et protéger le sol.
- Laisses en place les couches inférieures du sol moins fertiles voire parfois stériles
- Laisse les bactéries dans leur milieu naturel, les aérobies ayant besoin d’oxygène dans la couche arable, les anaérobies vivant sans oxygène dans les couches profondes.
- Ameublie les terres en profondeur et en largeur sans affiner. Un sol excessivement fragmenté se reprendra plus facilement en masse avec l’eau. On réduit ainsi le risque de « croutage du sol »
- Respecte le sol dans sa biodiversité et rend le sol vivant, fertile.
Ainsi recourir à la fissuration relève d’une volonté de travailler avec le sol et non pas de le considérer comme un simple support. Il s’agit de permettre au sol de nourrir la plante et de créer les conditions d’un développement racinaire profond. Il s’agit également de travailler en corrélation avec les organismes vivants du sol qui aident au rendement des cultures en leur garantissant le gite et le couvert.
De plus, la dent fissuratrice Actisol est d’une grande polyvalence : en plus de pouvoir fissurer un sol, elle peut scalper, déchaumer et préparer un lit de semence. Un fissurateur Actisol peut en effet s’équiper selon les besoins de sabots, d’ailettes ou de socs.
Actisol : les inventeurs de la fissuration
Actisol a été le précurseur de la fissuration dans les années 60. C’est grâce à deux passionnés de la vie du sol, que le premier matériel a vu le jour. La méthode Lemaire-Boucher (du nom de ses fondateurs), consiste à travailler le sol sans le retourner. Ainsi, les couches non fertiles ne remontent pas à la surface et laissent les couches supérieures contenant toute la biodiversité en place, afin qu’elle puisse, aérer, minéraliser et fertiliser l’horizon premier.
La marque Actisol fût déposée par M. LEMAIRE avec pour étymologie « Actisol, l’outil qui active le sol ».
La dent Actisol est donc pensée pour travailler dans ce sens. La pression exercée à sa pointe est d’environ une tonne. Sur un châssis, cette dent pianote et produit des impacts qui se propagent de 20 à 25 cm autour afin de fragmenter la semelle de labour.
La dent Actisol assoupli la structure jusqu’à 30 cm de profondeur selon les conditions, le double rouleau tandem monté à l’arrière du châssis assure la stabilité et le réglage de la profondeur de travail. Le sol après passage du matériel est nivelé, aéré et conserve toute sa portance.
Il existe une large gamme de fissurateurs adaptées aux différentes conditions d’utilisation. Pour choisir son matériel de fissuration nous recommandons de nous consulter pour cibler un modèle adapté à vos usages.