Top 5 des erreurs de travail du sol (et comment les éviter)
Le monde agricole s’est transformé depuis ces dernières années. Les nouvelles technologies ainsi que de nombreuses études, ont ouvert la voie à des pratiques incluant le respect de la vie du sol. Les agriculteurs d’aujourd’hui ne considèrent plus la terre comme un simple support pour leurs cultures. Mais bien que des progrès aient été fait, des erreurs se produisent encore. Ces dernières peuvent impacter durablement l’écosystème ou la structure des sols, la santé des cultures ou encore leurs rendements. Ces faux pas, pour la plupart inconscients, ont leurs solutions. Retrouvez dans cet article, le top 5 des erreurs de travail du sol les plus courantes et comment les éviter.

Les 5 erreurs courantes de travail du sol
1. Ne pas prendre en compte le type de parcelle
Ignorer les spécificités d’une parcelle reste la 1ere source d’erreur dans la conduite de son sol. Sur un même périmètre autour d’une exploitation, chaque parcelle pourra être différente. Connaitre les pentes favorisant le ruissellement, les zones humides ou de compaction, la granulométrie de son sol, son pH… Autant de facteurs qui déterminent la conduite à tenir et la culture à implanter. Pour cela, de nombreux tests sont possibles. Retrouvez les principaux dans notre article “Comment observer son sol, pour adapter son travail ?“.
2. Sous estimer l'activité biologique du sol
Ne pas se pencher sur l’activité biologique de sa parcelle représente une maladresse qui peut coûter cher. Le sol est un milieu vivant composé de diverses organismes tels que des vers de terre, des acariens, des bactéries ou entre autres, des champignons.
Ces organismes interagissent entre eux et permettent une activité biologique indispensable à un sol en bonne santé. Ils renouvèlent la structure, décomposent de la matière organique, régulent les agents pathogènes, assurent la distribution des ressources, ou encore facilitent la pénétration de l’eau.
Afin de protéger au mieux la vie du sol, l’utilisation de fongicides et d’engrais doit donc être raisonnée. Mais d’autres facteurs peuvent être déterminants. Ces derniers sont en lien direct avec les points suivants.

3. Travailler trop profondément et/ou avec excès
La fréquence de travail avec le bon outil adapté à son type de sol au bon moment, est un élément important dans la réussite d’une culture et pour la pérennité de la fertilité d’une parcelle. Travailler trop profondément et trop souvent a un effet négatif direct sur la vie biologique et dilue la matière organique. La structure en est également impactée et le risque d’érosion est bien présent.
Comme toute problématique, afin de ne pas sur travailler son sol, une utilisation réfléchie des engins lourds sur les parcelles doit être faite en amont. Moins de passages d’engins lourds = moins de compaction et donc, nul besoin de passer un décompacteur chaque année. Le travail en combiné peut être une solution pour certains chantiers, avec en prime un gain de temps.
Mais en agriculture, tout est corrélé ! Et les erreurs suivantes font partie de la réflexion pour produire des solutions.
4. Travailler un sol non ressuyé
Ne pas confondre vitesse et précipitation. Travailler sur un sol non ressuyé est une erreur qui peut se payer dans le temps.
Pour compacter une parcelle, créer un lissage ou une semelle de labour, il ne faut pas plus qu’un sol gorgé d’eau sur lequel on passe un tracteur accompagné d’un outil. Les conséquences peuvent être difficiles à rattraper surtout en présence d’argiles. Les organismes présents dans le sol en pâtissent et la structure se détériore. Le rendement de la culture à suivre sera par conséquent fortement compromis.
Avant tout chantier, le fait de contrôler le bon ressuyage de la couche arable sur les 25 premiers centimètres au minimum est une étape importante. Utiliser un outil léger et limiter la profondeur de travail, peut réduire les tassements profonds. L’idéal étant de travailler sur un sol ressuyé dans les 40 premiers centimètres.

5. Négliger la rotation de cultures et la couverture du sol
Produire la même culture sur la même parcelle plusieurs années de suite paraît être la solution la plus simple. Pourtant, sur le long therme, cela entraîne un appauvrissement des réserves nutritives spécifiques à la dite culture. Le développement et l’entrée en résistance de certains ravageurs ou maladies en découlent également. La rotation de culture permet d’alterner les pratiques, de restructurer son sol et d’augmenter sa fertilité. A cela vient s’ajouter une lutte naturelle contre les bio agresseurs. En outre, bien menée, elle diminue l’utilisation des intrants.
En alternant cultures d’hiver et cultures de printemps, le sol est plus souvent “couvert”. Mais entre deux cultures, il reste des périodes où il peut se retrouver nu. Faire l’impasse sur ces phases est une méprise. En effet, un sol nu sera sujet à l’érosion. Les couverts végétaux jouent aussi un rôle d’amendement lors de leur destruction. Le choix des espèces implantées est donc primordial car elles seront le garde manger des cultures à suivre.
En conclusion
Le proverbe dit : “il n’y a que celui qui ne fait rien qui ne se trompe jamais” ou encore “c’est en faisant qu’on apprend”. Raisonner, observer, comprendre et échanger est le meilleur moyen de mettre en place les bonnes pratiques. Les techniques agricoles se développent encore. De véritables réseaux se sont mis en place pour partager les expériences de chacun. C’est grâce aux agriculteurs d’aujourd’hui, que nous ferons ensemble, l’agriculture de demain.